Plusieurs contextes de création d’entreprise
Il existe plusieurs scénarios dans lesquels vous auriez besoin de cumuler auto-entrepreneuriat et salariat. Tout d’abord, il se peut que vous soyez salarié d’une entreprise et que vous ayez en parallèle imaginé votre concept d’auto-entreprise, avec les types de services/produits que vous souhaitez proposer.
Il se peut également que vous soyez dans un processus de rupture conventionnelle, parce que les contours de votre activité d’indépendant sont dessinés, et que vous saisissez une opportunité de lancement. Ou alors, vous avez décidé de démissionner pour les mêmes raisons, et souhaitez donner vie à ce nouveau projet. Ou encore, vous êtes au chômage, et consolidez votre projet pour être soutenu par le dispositif France Travail dans la création de votre entreprise.
En tous les cas, selon votre situation personnelle et professionnelle, vous n’allez bien évidemment pas envisager le cumul d’activité de la même façon. En cas de démission, la perspective de retrouver une activité salariée - en plus de votre création d'entreprise - s’avère sans doute plus importante, puisque vous ne bénéficiez pas de l’allocation chômage (sauf cas particulier). Dans le cas d’une rupture conventionnelle, l’accès à l’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) est possible dès votre inscription à France Travail, ce qui vous permet d’avoir une source de subsistance minimale. D’ailleurs, France Travail dispose de plusieurs dispositifs et d’aide pour les créateurs d’entreprise afin de féliciter le déploiement de leur projet sur le marché.
Toujours est-il que la façon dont vous allez organiser votre cumul découle directement de vos enjeux du moment !
Être salarié tout en créant son activité d’indépendant
Dans le cas où vous seriez déjà en activité salariale au moment où vous souhaitez créer votre entreprise, il convient d’être attentif à plusieurs éléments contractuels.
Se référer à son contrat de travail
Selon la nature de vos fonctions et le secteur dans lequel vous travaillez, votre contrat de travail comporte peut-être des aspects contractuels qui encadrent et/ou limitent des activités secondaires. Concrètement, un contrat peut contenir une clause d'exhaustivité ou imposer des interdictions de principe, comme le fait une obligation de non-concurrence.
Si rien n’est limitatif dans le contrat que vous avez signé, rien ne vous interdit de cumuler ces deux activités. Rien ne vous oblige non plus, d’ailleurs, à communiquer sur votre initiative à votre employeur. C’est à vous de déterminer si le fait de l'avertir ou pas est pertinent pour vous, pour le confort et le bien de votre relation de travail.
Demander un temps partiel
Si vous avez pour projet de créer votre entreprise et de vous dégager du temps pour y parvenir tout en étant salarié, vous pouvez demander un temps partiel à votre employeur. Ce dernier n’a aucune obligation par principe de vous l’accorder, mais il est possible que votre argumentaire puisse le convaincre de vous donner cette opportunité. La convention collective ou un accord d’entreprise peut mentionner des conditions spécifiques de mise en application d’un temps partiel. Si elle ne le précise pas ou s’il n’y a pas de convention ou d’accord, vous devez adresser votre demande à votre employeur par lettre recommandée avec accusé de réception 6 mois avant la date souhaitée de mise en application du temps partiel. Votre employeur aura ainsi 3 mois pour vous répondre.
Quand envisager l’auto-entrepreneuriat à plein temps ?
Il n’y a pas de notice à l’entrepreneuriat, c’est avant tout à vous de déterminer à quel moment il sera le plus opportun pour vous donner passer votre activité d’indépendant à plein temps. Toujours est-il que lorsque vous aurez un portefeuille client stable et un chiffre d'affaires, vous pourrez définir un plan de transition avec des objectifs clairs avant de quitter définitivement votre emploi salarié. Analysez vos résultats, évaluez votre charge de travail, pesez le pour et le contre. Se lancer à plein temps en tant qu’indépendant est autant une merveilleuse opportunité qu’une certaine prise de risque en soi. Le projet est stimulant, challengeant, et à la fois stressant. Tissez votre propre filet de sécurité en fonction de ce qui vous est confortable et rassurant !
Maintenir un équilibre personnel et professionnel en tant qu’indépendant
Vous le savez sans doute déjà, mais il est important de le rappeler : l’activité d’auto-entrepreneur est un quotidien stimulant et épanouissant pour de multiples raisons. Mais il est aussi dense et riche, vous avez à charge la gestion totale de votre auto-entreprise. Et dans la mesure où ce projet est votre “bébé”, vous allez vous y consacrer à mesure qu’il en a besoin pour se développer.
Prenez soin de vous
Soyez attentifs à vos limites, tant sur le plan physique que psychologique. Accordez-vous des pauses, des temps “off” où le seul objectif à atteindre est de vous détendre, quelle que soit l’activité choisie. Éteignez votre portable sur des temps définies, coupez les notifications à une certaine heure, calibrez vos journées en y intégrant des pauses régulières de 5 à 10 minutes. Vous pouvez également pratiquer une activité sportive ou physique, ou de détente. Écoutez-vous !
Communiquez avec vos proches
Gardez à l’esprit que votre investissement quotidien dans la création et le développement de votre activité gagne à être expliqué, verbalisé, à votre entourage proche. Vous allez peut-être parfois avoir un sentiment de solitude au regard des longues journées de travail, ainsi que la frustration de part et d’autres de moins se voir. Il est important d’être transparent sur l’avancée de votre projet et l’investissement qu’il mérite. Impliquer ses proches dans votre réussite vous permet de garder une dynamique positive pour la poursuite de l’ensemble de vos démarches.
Références :